L’Allocation aux adultes handicapés est une aide financière précieuse pour les personnes âgées en situation de handicap. Instaurée pour garantir un minimum de ressources aux personnes ayant une capacité de travail réduite, elle n’est pas conditionnée à certains types d’aides. Qui a droit à l’AAH ? Comment l’obtenir ? Quelles sont les dépenses couvertes et quel est le montant de l’aide ?
Qu’est-ce que l’AAH ?
L’AAH est une prestation sociale versée par la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA). Elle vise à garantir un revenu minimal aux personnes en situation de handicap, âgées d’au moins 20 ans et dont les capacités de travail sont limitées.
L’AAH est une aide destinée à toute personne en situation de handicap, qu’elle ait ou non déjà travaillé et quel que soit son âge, à condition de répondre à certains critères.
Quelles sont les conditions pour bénéficier de l’AAH ?
L’attribution de l’AAH se fait après étude du dossier par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) de la MDPH, la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées qui évalue le taux d’incapacité et délivre la reconnaissance administrative du handicap qui permet ensuite à la CAF de verser l’allocation.
Pour toucher l’Allocation aux adultes handicapés, il faut respecter les conditions suivantes :
- Avoir un taux d’incapacité reconnu. A savoir, soit un taux d’incapacité d’au moins 80 % reconnu par la MDPH, soit un taux compris entre 50 % et 79 %, à condition que le handicap entraîne une restriction substantielle et durable d’accès à l’emploi.
Le taux d’incapacité est déterminé par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) après étude du dossier médical, sur la base d’un barème spécifique pour l’évaluation des déficiences et incapacités des personnes handicapées.
- Résider en France de manière stable et régulière. Être de nationalité française ou, pour les étrangers, être en situation régulière avec un titre de séjour valable.
- Être âgé d’au moins 20 ans.
- Avoir des ressources inférieures aux plafonds en vigueur. L’AAH vient en effet compléter les ressources jusqu’à un certain plafond, selon la situation familiale du demandeur.
Précisons que l’AAH est revalorisée chaque année en avril. La dernière revalorisation de l’AAH a donc eu lieu en avril 2025.
En 2025, les plafonds annuels des ressources pour toucher l’AAH sont les suivants:
- 12 399,84 € pour une personne seule
- 24 799,68 € pour un couple sans enfant
- 6 199,92 € par enfant à charge
Si les ressources du demandeur dépassent ces plafonds, il ne peut pas bénéficier de l’AAH.
Depuis le 1er avril 2025, le montant maximum de l’AAH à taux plein a été revalorisé de 1.7% et passe à 1 033,32 € par mois, pour une personne qui n’a pas d’autres revenus. En effet, l’AAH est une allocation différentielle, c’est-à-dire que le montant versé dépend des ressources du demandeur. Pour obtenir le calcul du montant versé de l’AAH, il faut donc déduire de ce montant à taux plein les ressources mensuelles prises en compte.
Notons que le calcul de l’AAH a été déconjugalisé depuis le 1er octobre 2023. Depuis cette date, pour les demandeurs qui vivent en couple et qui bénéficient déjà de l’AAH, les ressources du conjoint ne sont plus prises en compte dans le calcul de l’AAH, sauf si la déconjugalisation est moins avantageuse financièrement pour eux.
Remarque : Si le bénéficiaire de l’AAH perçoit d’autres aides (pension d’invalidité, rente d’accident de travail, retraite), celles-ci sont prises en compte dans le calcul du montant de l’aide.
Est-ce que les personnes âgées peuvent percevoir l’AAH ?
Les personnes en situation de handicap peuvent également percevoir l’AAH lorsqu’elles vieillissent. Il est nécessaire de répondre aux critères d’incapacité, de résidence et de ressources. Cependant, le handicap doit être survenu avant l’âge de 60 ans.
Précisons cependant que l’AAH ne peut pas être cumulée avec l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), qui remplace l’AAH à partir de l’âge légal de départ à la retraite. La personne qui bénéficiait de l’AAH jusque-là et qui a un taux d’incapacité égal ou supérieur à 80 %, peut alors choisir de continuer à percevoir cette aide ou basculer vers l’ASPA si elle est éligible. Ce choix dépend de la situation personnelle de chacun qui permet de savoir laquelle de ces deux options est la plus avantageuse. Précisons toutefois que contrairement à l’ASPA, l’AAH n’est pas récupérable sur la succession, ce qui peut représenter un avantage de taille.
Que permet de financer l’AAH ?
L’AAH est une aide financière précieuse pour assurer un minimum de revenus aux personnes en situation de handicap. Elle n’est pas conditionnée à des dépenses spécifiques, et représente un versement mensuel qui peut servir à couvrir les frais que l’on souhaite. Il n’est pas nécessaire de justifier les dépenses effectuées avec les sommes versées, contrairement à d’autres aides spécifiques qui servent à compenser les frais relatifs à un handicap ou à une perte d’autonomie.
Notons que pour les personnes âgées en situation de handicap, l’AAH peut être compatible avec d’autres aides financières comme l’APA à domicile et la PCH (la Prestation de compensation du handicap).
Comment faire une demande d’AAH ?
La demande d’AAH doit être adressée à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) du département de résidence de la personne concernée.
Voici les étapes principales à effectuer:
- Constituer un dossier MDPH, disponible en ligne ou directement auprès de la MDPH.
- Joindre un certificat médical de moins de 6 mois, rempli par le médecin traitant.
- Remplir les rubriques concernant la situation personnelle, les limitations dans la vie quotidienne, et les besoins.
- Déposer ou envoyer le dossier à la MDPH.
Une fois le dossier instruit, la CDAPH rend une décision d’attribution pour une durée de 1 à 5 ans (voire à vie dans certains cas), avec un taux d’incapacité.
Si l’avis est favorable, il faut ensuite effectuer une demande auprès de la CAF ou de la MSA, selon le régime social du demandeur.
En cas de refus ou de désaccord, un recours peut être formé dans un délai de deux mois.
Malgré son importance, l’AAH fait encore l’objet d’un fort taux de non-recours. Complexité administrative, méconnaissance des droits, crainte de stigmatisation ou difficultés d’accès au numérique sont autant de freins à l’ouverture de droits.
Pourtant, elle constitue un levier fondamental pour améliorer la qualité de vie des personnes en situation de handicap, quel que soit leur âge. Il est essentiel de mieux informer les publics concernés, y compris les personnes âgées dépendantes, souvent oubliés des dispositifs dédiés aux personnes en situation de handicap.
Ainsi, l’Allocation aux adultes handicapés représente une aide financière précieuse mais aussi un outil essentiel pour préserver la dignité, l’autonomie et la qualité de vie des personnes en situation de handicap. Grâce à elle, des milliers de bénéficiaires peuvent continuer à vivre à domicile, assumer leurs dépenses quotidiennes et participer à la vie sociale malgré des incapacités parfois lourdes.
Sources : info.gouv.fr / Service-Public.fr

