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Habitat inclusif : une solution innovante pour le bien-être des seniors

Face au vieillissement de la population et à la recherche de nouvelles solutions de logement, l’habitat inclusif, accompagné, partagé et inséré (API) apparaît comme une alternative innovante pour les personnes âgées autonomes ou en situation de handicap. Le projet, porté par l’association Hapi (Habitat Accompagné Partagé et Inséré) fondée en 2021 par la Caisse des Dépôts, la Fondation des Petits Frères des Pauvres et le Réseau HAPA, a récemment fait l’objet d’une grande mesure d’impact social à l’échelle nationale. Cette étude éclaire sur les bénéfices multiples de ce mode de vie solidaire.

Une diversité de formes pour répondre aux besoins

L’habitat API propose plusieurs modèles adaptés aux seniors et aux personnes en situation de handicap : 

  • La colocation : l’habitat repose sur un système de chambres privatives et d’espaces communs partagés, à l’image d’une colocation classique.
  • L’habitat groupé: Il s’agit de logements autonomes situés à proximité les uns des autres, avec des espaces de convivialité.
  • L’habitat diffus:Il s’agit de logements dispersés dans un même quartier,  avec des lieux de rencontre et d’échange. 

Le but principal de l’habitat API est de prévenir l’isolement, soutenir la perte d’autonomie et offrir un cadre de vie sécurisant et stimulant.

L’expérimentation menée en 2024 par l’association Hapi et guidée guidée par le bureau d’études Ellyx, a impliqué 28 projets d’habitat répartis sur toute la France, avec un échantillon représentatif de l’offre existante (colocation, habitat partagé, regroupé, diffus). Les données ont été recueillies auprès de 194 habitants, 148 professionnels, 68 proches et 17 bénévoles à l’aide d’outils d’analyse sur mesure.

Les quatre piliers de l’habitat API

L’étude s’est concentrée sur quatre grandes dimensions :

  • Habitat : Les habitants vivent dans des logements adaptés à leurs besoins et exercent leur liberté de choix.
  • Partagé : Ils développent des liens sociaux forts et participent activement à la vie collective.
  • Accompagné : Ils bénéficient d’un soutien dans la vie quotidienne, les soins et la gestion administrative ; les proches aidants et les professionnels ressentent une amélioration de leur qualité de vie.
  • Inséré : Les habitants s’intègrent à la vie locale, créant du lien au-delà de leur résidence.

Un cadre de vie sécurisant et adapté

La majorité des participants se disent satisfaits des conditions de logement, surtout dans des habitations neuves ou récemment rénovées. Les logements offrent sécurité, accessibilité, liberté de mouvement et intimité, même si des nuances apparaissent selon le type d’habitat, avec, notamment, davantage de liberté en habitat groupé ou colocation qu’en habitat diffus. Le sentiment de sécurité provient principalement des équipements techniques ou de la présence des autres locataires

La possibilité de recevoir des visiteurs est globalement perçue positivement, bien que les colocations imposent parfois des règles de vie communes qui peuvent limiter l’accueil de manière informelle.

Dans l’ensemble, les habitants expriment un fort sentiment d’être “chez eux” et apprécient la possibilité d’organiser leur quotidien selon leurs préférences.

Un accompagnement renforçant l’autonomie

L’accompagnement est une dimension essentielle de l’API. L’enquête montre que les personnes handicapées trouvent davantage de soutien dans les domaines de la vie quotidienne, de la santé et de l’administration que les personnes âgées autonomes.

Les habitants en colocation déclarent plus souvent avoir gagné en autonomie et en confiance en soi. Les personnes en situation de handicap, en particulier, apprécient le respect de leur liberté individuelle, parfois altérée dans d’anciens établissements plus médicalisés.

Un lien social consolidé

Le développement du lien social est au cœur de la réussite de ces projets. La cohabitation favorise les relations de voisinage et l’entraide. Les habitants soulignent l’importance des activités collectives qui permettent de tisser des liens, de renforcer l’estime de soi et de rompre avec la solitude.

Si les activités renforcent la convivialité dans tous les types d’habitat, c’est en colocation que leur impact contre l’isolement se révèle le plus fort. Cependant, l’étude insiste sur l’importance de mettre en place des outils de dialogue (instances de parole, médiations, conseils de maison) pour renforcer la cohésion du groupe.

Une amélioration des relations avec les proches

L’installation en habitat partagé a un effet bénéfique sur les relations familiales. Près de la moitié des personnes en situation de handicap et 20 % des personnes âgées autonomes rapportent une amélioration de leur relation avec leurs proches depuis leur installation en habitat API.

La vie en habitat partagé réduit le stress des aidants, qui témoignent d’un sentiment accru de sérénité. Le rapport souligne que l’allègement de la charge mentale et la confiance retrouvée dans la situation de leur proche constituent des bénéfices majeurs, tant pour les habitants que pour leurs familles.

Un modèle porteur pour l’avenir

L’étude menée par Hapi confirme que l’habitat inclusif, en plus de répondre aux besoins fondamentaux de sécurité, d’autonomie et de lien social, contribue à améliorer la qualité de vie des habitants, des proches et des professionnels impliqués.

En permettant de vivre “chez soi, sans être seul”, ces projets offrent une réponse souple, humaine et adaptée aux défis du vieillissement et de la perte d’autonomie. Ils préfigurent une diversification nécessaire de l’offre de logement pour les années à venir.

Source : Mesure d’impact social Hapi